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BCE-Draghi prêt au "whatever it takes" pour relancer l'inflation
information fournie par Reuters 18/06/2019 à 15:10

 (Actualisé avec tweet de Donald Trump)
    * La BCE utlisera toute la flexibilité possible - Draghi
    * La BCE n'acceptera pas une inflation durablement basse
    * Baisses de taux, relance du QE possibles
    * Le plafond de détention des dettes souveraines peut
évoluer
    * L'affaiblissement de l'euro est injuste, pénalise les
USA-Trump

 (.)
    par Francesco Canepa et Balazs Koranyi
    SINTRA, Portugal, 18 juin (Reuters) - La Banque centrale
européenne (BCE) est prête à utiliser toute la flexibilité
permise par son mandat si l'inflation ne converge pas vers son
objectif, a déclaré mardi le président de la BCE Mario Draghi,
renforçant les anticipations de nouvelles mesures de soutien
monétaire dans la zone euro dans les prochaines semaines.
    Mario Draghi, qui intervenait dans le cadre du forum annuel
de la BCE à Sintra au Portugal, a recouru à une formulation qui
n'est pas sans rappeler celle qu'il avait utilisée en juillet
2012, au plus fort de la crise de l'euro, promettant alors de
"faire tout ce qu'il faudra ('whatever it takes')" pour
préserver la monnaie unique. 
    "Nous mettrons à profit toute la flexibilité permise par
notre mandat pour le remplir - et nous le ferons encore pour
répondre à tout défi qui se poserait à la stabilité des prix à
l'avenir", a-t-il affirmé.
    La BCE n'a plus atteint depuis 2013 son objectif d'un taux
d'inflation d'un peu moins de 2% et le ralentissement actuel de
la croissance fait craindre une nouvelle décélération, malgré
des années de politique monétaire ultra-accommodante.
    La banque centrale est confrontée depuis le début du mois de
mai à une forte dégradation des anticipations d'inflation à long
terme, les swaps d'inflation à cinq ans dans cinq ans
 EUIL5YF5Y=R  ayant plongé d'à peine plus de 1,4% début mai à
moins de 1,14% lundi, une chute dont l'ampleur mine sa
crédibilité.
    
    
    La BCE assouplira encore sa politique si l'inflation ne
converge pas vers son objectif, a promis Mario Draghi mardi.
    "En l'absence d'amélioration, de telle sorte que la
convergence durable de l'inflation vers notre objectif se
trouverait menacée, un soutien additionnel sera requis", a-t-il 
déclaré. 
    Il a ajouté qu'il restait une "marge considérable" pour
davantage de rachats d'actifs et que la BCE pouvait aussi
ajuster sa communication avancée, réduire les taux d'intérêt et
décider de mesures pour compenser les éventuels effets
secondaires des taux négatifs. 
    Mario Draghi s'est aussi employé à dissiper les doutes des
investisseurs sur la capacité de la BCE à relancer son programme
d'achat d'actifs en raison des limites qu'elle s'est elle-même
imposée, notamment de ne pas détenir plus de 30% du stock de
dette des différents émetteurs souverains de la zone euro. 
    Il a souligné que ces limites étaient flexibles, la BCE
ayant le pouvoir de déployer les instruments de politique
monétaire à la fois nécessaires et proportionnés. 
    Il a rappelé que la Cour de justice de l'Union européenne
(CJUE) avait déjà confirmé que la BCE disposait d'une grande
latitude dans l'utilisation des instruments à sa disposition. 
    Bien que la CJUE ait validé les achats d'actifs dans une
précédente décision, elle avait souligné que ces achats devaient
respecter des limites, ce qui pourrait conduire à de nouvelles
contestations si la BCE devait s'en affranchir. 
    
    "CRÉDIBILISER LES INSTRUMENTS POUR RÉPONDRE A LA FED"
    La BCE mettra à profit "les prochaines semaines" pour
étudier ses options, a-t-il aussi dit, laissant entendre que la
banque centrale pourrait faire des annonces plus tôt que ce qui
était généralement anticipé.
    La prochaine réunion de politique monétaire du conseil des
gouverneurs de la BCE est prévue le 25 juillet.
    Sur les marchés, les déclarations de Mario Draghi ont été
suivies par une baisse de l'euro et des rendements des emprunts
d'Etat tandis que les principales Bourses européennes ont
progressé.  
    "Draghi a vraiment ouvert la porte à des baisses de taux et
à un nouveau cycle d'assouplissement monétaire (QE)", estime
Neil Wilson, analyste chez Markets.com.
    "Cela ressemble à un signal clair que la banque centrale
prépare les marchés à ce que la politique monétaire devienne
plus accommodante cette année".
    Vers 13h00 GMT, la monnaie unique se traite un peu en
dessous de 1,12 dollar  EUR=  après un plus haut en séance à
1,1242. Le rendement du Bund allemand à dix ans  DE10YT=RR , qui
était à l'équilibre avant la prise de parole de Draghi, perd 7,8
points de base à -0,324%. Le rendement de l'OAT à 10 ans
 FR10YT=RR  est brièvement passé dans le négatif.
    Parallèlement, les Bourses européennes se sont retournées à
la hausse: le CAC 40  .FCHI  gagne 1% et le Stoxx 600  .STOXX 
prend 0,66%.
    Les déclarations de Mario Draghi interviennent aussi à la
veille des conclusions très attendues d'une réunion de politique
monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). 
    La Fed, qui a mis un terme en janvier au processus de
normalisation de sa politique monétaire et opté pour une pause
dans le relèvement de ses taux directeurs, n'a pas depuis
cherché à détromper les anticipations de marché qui tablent sur
plusieurs baisses de ses taux d'ici la fin de l'année, dans un
contexte de ralentissement de la croissance mondiale, de regain
de tensions commerciales entre Washington et Pékin et de fortes
pressions de l'administration Trump en faveur d'un
assouplissement monétaire. 
    ""Mario Draghi vient juste d'annoncer que plus de soutien
pourrait intervenir, ce qui a fait immédiatement baisser l'euro
contre le dollar et rend beaucoup plus facile pour eux de
concurrencer les Etats-Unis. Ils s'en tirent à bon compte depuis
des années, tout comme la Chine et d'autres pays", a déclaré
Donald Trump sur Twitter.  
    "La BCE doit crédibiliser ses outils pour répondre à une
éventuelle baisse de taux de la Fed", a estimé Thomas Prince,
responsable de la gestion monétaire de Groupama AM. 
    Selon lui, cela implique notamment de faire sauter la limite
de 30% sur la détention des stocks de dette souveraine et
préciser les conditions d'une modulation de l'impact de taux
encore plus négatifs pour le système bancaire de la zone euro,
principale courroie de transmission de la politique monétaire. 

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Zone euro : Plongeon des anticipations d'inflation à long terme 
   https://tmsnrt.rs/2Iodlzx
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (avec la contribution de Laetitia Volga à Paris, Véronique
Tison et Marc Joanny pour le service français)
 

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